Bonjour à tous,
Martin, lecteur du blog, blogueur et investisseur lui même, m’a proposé de rédiger une chronique mensuelle sur la bourse. Nous partageons la même philosophie, à savoir que la bourse s’envisage sur le long terme.
C’est avec plaisir, que je lui laisse la place sur Un Avenir Plus Riche pour s’exprimer et je l’espère faire découvrir son blog au plus grand nombre.
Chronique « Investir en bourse, méthode et mentalité gagnante »
Par Martin Raymond du blog www.investir-a-la-bourse.com
Vous est-il déjà arrivé d’investir dans un titre boursier, de voir son cours fondre comme neige au soleil, et d’être au prise avec un dilemme : dois-je vendre ou plutôt racheter le titre?
Cette situation particulière survient principalement dans les cas où le modèle d’affaires de la société s’est affaibli ou encore lorsque le bilan de la société s’est lourdement détérioré. Nous nous concentrerons sur le second élément, puisqu’il peut souvent être évité simplement en consultant les états financiers de l’entreprise.
En tant qu’investisseur boursier autonome, on sait que l’on doit porter une attention particulière au bilan de nos sociétés en portefeuille.
Une société qui montre une généreuse encaisse et aucune dette à long terme mérite une meilleure évaluation qu’une autre dont l’endettement est très imposant et les liquidités inexistantes. C’est pourquoi j’utilise parfois la «valeur d’entreprise», qui inclut un ajustement selon l’encaisse ou la dette d’une société.
Lorsqu’un titre plonge de 25%, est-ce qu’il se négocie soudainement à 75% de sa valeur précédente? Prenons l’exemple de la société XYZ, dont le prix de l’action s’élève à 20$. La dette de la société équivaut à 10$ par action. Son titre dégringole à 15$. Qu’en est-il de la valeur de l’entreprise?
Avant la dégringolade, la valeur d’entreprise se calculait comme suit: 20$ + 10$. Nous prenons la valeur boursière par action à laquelle nous rajoutons la dette par action. En effet, si un compétiteur décidait d’avaler cette société, il aurait à payer les créanciers en plus des actionnaires. Nous obtenons donc une valeur totale de 30$.
Le titre chute à 15$, perdant 5$ par action. La valeur d’entreprise subit le même sort, puisque le montant de la dette demeure inchangé. Ainsi, au lieu des 30$ calculés précédemment, elle se retrouve à 25$. Or, 5$ sur 30$ représente une diminution de seulement 16.7%, et non 25% comme c’était le cas pour la valeur des actions prise isolément.
Continuons. Le titre tombe maintenant à 5$. Vous vous dites sans doute: «Quelle aubaine! Je peux acquérir ce titre à 75% de rabais sur son cours initial». Pourtant, la valeur d’entreprise est passée de 30$ à 15$, ce qui crée un escompte de seulement 50% et non 75%.
Cependant, ce n’est pas le seul problème. Lorsqu’une entreprise subit les foudres de M. Le Marché, c’est logiquement parce qu’elle se trouve en difficultés. Comme la dette pèse très lourd au bilan, elle fait, en plus, face à un risque de défaut. Nous aboutissons donc à une situation de «tout ou rien», qui ne constitue pas forcément une bonne affaire. On peut s’en rendre compte en portant une attention particulière à la valeur d’entreprise.
Deux réactions sont possibles
Dans un tel scénario, soit vous regrettez votre investissement, et vous vendez afin d’éviter de tout perdre; soit vous décidez d’augmenter votre participation et espérer bénéficier d’un rebond important du titre. Il faut cependant être conscient que vous pourriez perdre la totalité de votre mise, puisque la compagnie risque la faillite. Le temps joue contre elle, et survivre avec un bilan lourdement endetté, n’est pas une mince tâche.
La morale de l’histoire : éviter simplement les sociétés trop endettées. Vous minimiserez ainsi les chances de vous retrouver dans ces pénibles situations de «tout ou rien».
Par Martin Raymond