7 leçons de risk management pour gagner en bourse

Bonjour à tous,

Aujourd’hui je vous présente un article invité qui va à l’encontre de ma philosophie d’investissement. J’ai eu une petite hésitation avant de le publier, ensuite, je me suis dit que cela pouvait vous intéresser de découvrir une autre façon d’investir en bourse. De plus, mon blog est un espace ouvert où différents points de vue peuvent s’exprimer.

Autant l’article invité de Martin « l’approche de l’investissement focalisé (focus investing) », correspondait à ma démarche, que celui de Nicolas va à l’encontre de « presque » tous les messages que je veux faire passer sur mon blog.

En effet, vous allez découvrir une personne qui est très active en bourse. Je recherche surtout la passivité en investissant peu, à contre-courant, sur des valeurs ayant un dividende croissant, en gardant à l’esprit que je peux garder des valeurs des années, voire toute une vie.

Avec l’article de Nicolas, vous allez comprendre que ces notions n’existent pas. Nous sommes dans du trading actif, au risque de perdre beaucoup d’argent et d’enrichir les courtiers en ligne. Heureusement, il exclut de sa stratégie les différents types d’effets de levier.

Comme en bourse, il n’y a pas qu’une vérité, que les investisseurs sont multiples, à vous de découvrir une autre philosophie de l’investissement en découvrant cet article :

Cet article est un article invité écrit par Nicolas Bazard du blog Objectif 10%.

Le risk management est une dimension incontournable de l’investissement boursier. Si vous n’en avez jamais entendu parlé, inquiétez-vous !

Le risk management est simplement l’ensemble des procédures/pratiques mises en place pour diminuer le risque au maximum. En clair : essayer de ne jamais perdre d’argent en bourse. C’est tout de suite plus intéressant, non ? Même si vous devez le savoir, il est impossible de ne jamais perdre en bourse. Si vous ne voulez jamais perdre, n’investissez pas, c’est le meilleur conseil que je puisse vous donner.

C’est un fait : plus de 90% des acteurs sur le marché boursier vont perdre de l’argent. Ce n’est pas parce qu’ils sont bêtes. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas assez motivés. Ils vont perdre de l’argent simplement parce qu’ils ne savent pas comment se protéger.

On voit souvent des personnes interviewées dans les journaux : « J’ai perdu tout mon argent avec la bourse », « j’ai perdu mes 10 000€ investis ». Je ne veux pas être méchant mais c’est totalement de leur faute. En tout cas la plupart du temps et je vais vous expliquer pourquoi.

Il est inévitable de perdre de l’argent en bourse, de placer quelques mauvais trades, d’investir avec un peu de retard, etc… Par contre, il est très facile de se protéger et d’éviter de perdre 20%, 30% ou 50% de sa mise initiale !

Et je vais vous montrer 7 leçons (que j’applique dans mon trading quotidien) pour diminuer le risque au maximum :

Leçon #1 : Vous ne pourrez jamais être sûr à 100%

Dans les films sur le poker, il y a toujours ce moment où le héros dit « tapis » et mise toute sa fortune sur un seul coup qu’il pense gagnant.

Dans les films sur la bourse, c’est souvent le même principe. Le héros pense avoir trouvé la perle rare et mise tout son argent dessus.

On a souvent cette image qui revient : pour gagner, il faut tout risquer. Pourtant, je pense qu’il n’y a rien de plus faux.

Un jour ou l’autre, vous aurez surement l’impression d’être en face de l’action du siècle, tous vos indicateurs seront peut-être au vert et vous aurez envie de tout miser d’un coup.

Et pourtant, je ne veux pas que vous misiez toute votre fortune sur une seule action !

C’est une vérité que vous ne pouvez pas renier : en bourse, il est impossible d’être sûr à 100%. Sinon, il suffirait de trouver la formule secrète pour devenir millionnaire en quelques jours.

A titre personnel, il m’est arrivé de voir passer des opportunités en me disant : « Si j’avais misé plus sur cette action », « si je n’avais pas vendu aussi tôt ». D’un certain point de vue, j’ai perdu de l’argent en ne prenant pas assez de risque.

Mais je peux également vous certifier que si je vis aujourd’hui de la bourse, c’est parce que j’ai toujours suivi des règles strictes de risk management.

Je ne mise jamais 100% de mon compte-titres sur une et une seule position. La raison est simple : vous ne pouvez pas être sûr à 100%.

Pour tenir la distance, il ne faut pas gagner une fois et arrêter. Il faut gagner tous les jours, même si vous gagnez moins.

Leçon #2 : Vous devez savoir qu’il y aura toujours un risque

Si vous investissez en bourse, vous devez être prêt à perdre de l’argent. Si vous n’êtes pas prêt, alors la bourse n’est pas faite pour vous.

Vous pouvez avoir l’impression de connaitre une action sur le bout des doigts, que tous vos indicateurs soient au vert, il y aura toujours un risque.

En bourse, vous devez comprendre que pour chaque acheteur, il y a un vendeur. Logique.

Chaque annonce est démultipliée et impacte directement les acheteurs et les vendeurs les plus fébriles. Chaque annonce négative ou positive entraine une chute ou une hausse quasi-instantanée.

Les annonces sur la croissance chinoise d’août 2015 en sont un parfait exemple. Peu après ces annonces, le CAC40 a perdu presque 15% de sa valeur. Qui aurait pu prédire un tel impact ? Personne.

Conclusion : si vous voulez gagner de l’argent en bourse, vous allez devoir être prêt à en perdre. L’objectif est bien entendu que ces pertes soient les plus rares possibles 🙂

Leçon #3 : Vous devez toujours avoir un plan

90% des traders perdent de l’argent en bourse et finissent par abandonner. Il y a pour moi une raison évidente à cet échec. Ils n’ont tout simplement pas de plan.

Ils se contentent d’acheter sur recommandation « Achète TOTAL, c’est une super action » sans faire leur propre recherche sur l’action en question. Ils achètent également les actions qui ont gagné 10-20% ces derniers jours, juste au moment où l’action s’apprête à chuter.

Toutes ces « stratégies » vous mèneront droit dans le mur.

A titre personnel, voici comme je procède et je vous conseille de procéder :

  • Surveiller des actions à potentiel régulièrement,
  • Définir un point d’entrée optimale.

C’est tout.

Voici la stratégie de sortie, qui doit absolument être définie au moment de l’achat :

  • Définir un point de sortie idéal
  • Définir un stop de protection

Pour résumer, à chaque prise de position potentielle, vous devez définir : un point d’entrée optimale, un point de sortie optimale et un ordre stop.

Ces trois points sont absolument obligatoires si vous ne voulez pas vous retrouver dans les 90% de traders qui perdent de l’argent en bourse.

Leçon #4 : Vous devez connaitre la taille maximum de vos positions

Je vous l’ai dit précédemment : vous ne devez jamais être 100% concentré sur une et une seule action.

D’une manière générale, plus vous prendrez un grand nombre de positions et plus vous diminuerez le risque. La contrepartie est qu’avec un grand nombre d’actions, votre portefeuille sera fortement dilué et vos performances aussi.

Mon conseil est le suivant (je l’applique pour mon portefeuille) : ne misez jamais plus de 25% de votre portefeuille sur une et une seule action. Si jamais cela tournait mal, vous ne perdriez pas tout.

Dans le même temps, j’évite d’acheter plus d’actions que 10% du volume journalier. Prenons un exemple : l’action TOTAL. Le volume journalier d’échange de TOTAL est d’environ 8 millions d’actions, ce qui donne : 8 000 000 * 45 = 360 000 000€ d’échanges journaliers. 10% nous donne 36 000 000€. Votre position sur l’action TOTAL ne doit jamais être supérieur à 36 000 000€.

Cette dernière règle peut vous paraitre complètement inutile. Elle l’est la plupart du temps. Surtout si vous vous cantonnez au CAC 40. C’est quand vous investissez sur des plus petites capitalisations (beaucoup moins liquides) qu’il faut surveiller cette règle.

Il n’y a rien de pire que de ne pas réussir à liquider rapidement sa position (j’en ai déjà fait l’expérience) : l’action continue à chuter et vous n’arrivez pas à vendre…

Leçon #5 : N’utilisez jamais d’effets de levier

On voit souvent des gens se faire interviewer et dire : « j’ai tout perdu avec la bourse », « la bourse c’est le casino ». Ce sont souvent ces même personnes qui foncent tête baissée et utilisent des leviers.

Si vous ne savez pas ce que c’est, le levier permet de multiplier vos pertes (et vos gains) par le levier. Avec un levier 10, si le CAC40 gagne 1%, vous ne gagnez 10%. Si le CAC40 perd 3%, vous en perdez 30%.

Vous vous souvenez que je vous ai dit qu’il était impossible d’avoir raison à 100% ? Et bien cela s’applique particulièrement si vous avez la tentation (moi aussi je l’ai eu) d’utiliser les effets de levier.

Conclusion : N’utilisez jamais les effets de levier. Préférez gagner moins mais plus régulièrement.

Leçon #6 : Vous devez déterminer votre ratio risque/performance

A chaque ordre d’achat, vous devez absolument définir votre point de profit espéré et votre stop de protection. Le deuxième point est en fait défini par rapport au premier.

A titre personnel, j’essaye de gagner à chaque trade 10% sur une période allant d’une à deux semaines. Il m’arrive parfois de gagner plus de 10% ou plus rapidement qu’une semaine mais si vous débutez, 10% toutes les deux semaines est un excellent résultat.

Je vous conseille de placer votre ordre stop à la moitié de votre objectif de profit. Si votre objectif de profit est +10% par rapport à votre point d’entrée, votre stop de protection doit être à -5%.

Exemple : vous achetez une action 10€ et espérez la vendre 11€. Votre stop de protection doit donc être de 9,5€.

Si l’action passe en-dessous de 9,5€, vous devez absolument vendre. Vous m’avez bien lu : ABSOLUMENT. J’en arrive donc au dernier point, qui est également le plus important : vous devez apprendre à couper vos pertes.

Leçon #7 : Vous devez apprendre à couper vos pertes

Nous voilà maintenant au dernier point : couper vos pertes.

A chaque point d’entrée correspond un point de protection, une zone en-dessous vous ne voulez pas que l’action aille.

Si l’action passe en-dessous de cette zone que vous avez défini, vendez. On appelle cela « couper ses pertes ».

Les premières fois, cela va vous paraitre très difficile de clôturer une position avec une moins-value, même minime. Je le sais, je suis passé par là.

J’ai notamment le souvenir d’une action que j’avais acheté qui est passée en-dessous de mon stop de protection et j’ai hésité à la vendre car j’espérais que l’action remonte. L’action n’est pas remontée. Pire, elle a continué à chuter, chuter, chuter…

J’ai fini par vendre avec une moins-value de l’ordre de 30% alors que si j’avais respecté mon ordre stop, j’aurais limité les dégâts à -5%.

Je pense que cette règle est très difficile à respecter tant qu’il ne vous est pas arrivé une mésaventure similaire à la mienne. On a toujours l’espoir que l’action va remonter d’ici une heure, d’ici demain, d’ici la fin de la semaine…

Mais l’espoir est votre pire ennemi en bourse.

A titre personnel, 100% de mes trades ne sont pas gagnants. J’estime mon ratio à 75% de trades gagnants. Si vous êtes fort en mathématiques, vous constaterez donc que j’utilise régulièrement des ordres stops pour protéger mon capital car je ne gagne pas à tous les coups. A vous de faire de même.

Conclusion :

  • Soyez prêt à perdre
  • Ne misez jamais plus de 25% de votre capital sur une seule position
  • Ne dépassez jamais 10% du volume journalier
  • Ayez toujours un plan : point d’entrée, de sortie et ordre stop
  • Exécutez toujours votre ordre stop

Cet article est un article invité écrit par Nicolas Bazard du blog Objectif 10%.

Cet article vous a plu, partagez-le...
Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
Linkedin
Share on reddit
Reddit
Share on email
Email
Share on print
Print

8 réflexions au sujet de “7 leçons de risk management pour gagner en bourse”

  1. Bonjour Arnaud et merci d’avoir accepté mon article invité.

    Une petite précision : j’ai deux stratégies bien distinctes. J’ai un PEA sur lequel j’investis en bon père de famille (comme toi Arnaud) et j’ai un compte-titres sur lequel j’investis exclusivement aux USA avec une stratégie plus court-termiste : je garde les actions entre 1 à 2 semaines. En terme de résultat, il n’y a pas photo ma seconde stratégie explose, en terme de performance, ma première.

    Je pense, et c’est un avis personnel, que la gestion de long terme n’est efficace que quand on a des centaines de milliers d’euros à investir. Je me rends compte qu’en se contentant de 10-20% par an, on perd son temps SI l’objectif est d’atteindre l’indépendance financière avec la bourse.

    Cordialement,

    Nicolas

    Répondre
    • @ Nicolas

      Avec plaisir, l’idée de partager me plait.

      Investir activement en bourse est bien souvent peu envisageable pour des personnes ayant une activité professionnelle.
      Ceux qui souhaitent s’y essayer risque bien souvent de perdre de l’argent (beaucoup d’argent). Maîtriser ses émotions n’est pas donné à tout le monde. Un paramètre à prendre en compte sur un compte-titre en cas de PV, c’est bien la fiscalité qui viendra rogner une bonne partie des gains.

      Par conséquent, la stratégie que tu proposes est intéressante, mais n’est pas à mettre entre toutes les mains.

      A bientôt,

      Arnaud

      Répondre
      • Bonjour Arnaud,

        Je suis comptable de formation et longtemps, c’est l’aspect fiscal qui m’a freiné. Mais il faut bien se rappeler que c’est uniquement ceux qui gagnent beaucoup d’argent qui payent beaucoup d’impôts. Donc mon choix a été de gagner plus pour payer plus malheureusement 🙁

        Nicolas

        Répondre
  2. Bonjour, j’ai une question :

    Quand on démarre et que l’on possède peu sur son PEA, est-il normal d’avoir plus de 25 % sur une seule position ?

    Je m’explique : j’avais 2600 € (ce qui n’est pas énorme), J’ai placé environ 400 € et 2000 € sur deux actions différentes et bon père de famille (et le reste en liquidités).

    Trouvez-vous que c’est en contradiction avec une stratégie « bon père de famille » ?

    Cordialement, Yves Le Morellec mesmentors.fr

    Répondre
    • @ Yves

      Avec 2600 €, ma préférence va à la constitution d’un portefeuille de 5 lignes également réparties.
      2 lignes, c’est concentrer trop de risque.
      Ensuite, avec une épargne régulière, j’augmenterais petit à petit mes positions.
      Cette stratégie je l’applique depuis peu à mon compte titre.
      Je n’ai que deux valeurs »américaines » (environ 2 fois 500 €) et 500 € de liquidités.

      Au plaisir,
      Arnaud

      Répondre
    • Bonjour Yves,
      Pour ma part, j’estime qu’un portefeuille de 2400 €, investi « en bon père de famille » ne peut l’être que sur un tracker reproduisant un indice large, comme le S&P500 pour les U.S, le S&P europe 350 pour l’europe(et pas le CAC40, l’eurostoxx 50,le DAX…indices trop concentrés et trop biaisés sectoriellement), ou tout simplement un indice « monde » comme le MSCI world…
      Bien sûr, cela pourra dépendre également des éventuels apports d’épargne ultérieurs, et leur fréquence…

      Répondre
  3. Bonjour Nicolas,
    Juste une petite remarque:
    Pourquoi ne pas plutôt réserver le PEA au trading, ce pour quoi il est le plus efficient (pas de fiscalité à subir lors des arbitrages, frais de courtage sur les places euronext plus faible), et reserver le CTO aux titres « bon père de famille », dont le choix se trouve grandement élargi avec l’accès aux places étrangères,notamment U.S (en france, les titres suffisamment qualitatifs pour une détention « à vie » se comptent à mon avis sur deux mains, voire une…)?
    Bon, nous ne partageons bien sûr pas du tout la même approche, et c’est tant mieux! Tout bon investisseur « buy &hold » à besoin de la liquidité du marché apportée par les achats-ventes incessants! Vive le court terme!!!

    Répondre
    • Je comprends ton idee, le probleme n etant pas que les impots mais kes tarifs des brokers.
      Pas tres important dans strategie buy and hold mais bien plus dans aspect trading!

      Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.